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Warschauer Brücke

L’homme électrique.

Je me tiens sur un pied sur ce pont dévasté traversé tout entier par l’astre à peine levé Je me tiens à côté le flux de voyageurs pourrait me renverser Mes pupilles dilatées absorbent la lumière et reflètent le son de l’ange qui me fait front Les notes se superposent à ma pensée première aux frissons du mystère qui entourent notre osmose J’absorbe avec passion chaque note chaque son que portent avec raison les reflux électriques de ce pont métallique Les berlinois pressés sont les rais de lumière les touristes enivrés les couleurs primaires le soleil qui se lève me ramène en arrière dans cette nuit sans lune qui s’achève dans l’instant Chaque seconde avance renforçant l’évidence un nouveau jour approche et me prend dans ses mains Si mon corps lutte encore ma conscience prisonnière de cette lumière d’or Je me console et vibre toujours sur ce pont libertaire Transpercée sans vergogne par ce rail délicieux je tangue et me cogne plongée noyée dans ses doux yeux portée par la ville dans mon dos étirée par mon maître qui règne désormais Je savoure cet instant brillant de pure lâcheté je remercie de mon cœur mort cet être du dehors qui sait mettre en musique, mes émotions mystiques.

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Auteur·e

julietirard

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