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Portrait Chinois

Si j’étais un âge de la vie je serai l’enfance parce qu’on me l’a volée et depuis elle me hante.

Si j’étais une couleur je serai l’indicible parce que j’en vois trop et elles n’ont pas de nom, le français me limite.

Si j’étais un plat je serai les gnocchis au coulis de mamie parce que le coulis de mamie c’est mamie et maman c’est tout mon sud dans un éclat rouge sang.

Si j’étais un vêtement je serai une robe dont le tissu volerait au vent parce que j’aime trop les frissons quand l’été est brûlant.

Si j’étais un moyen de transport je serai le vélo, mon vélo, parce que j’ai tant écrit sur toi, sur nous, nos aventures berlinoises.

Si j’étais un type d’habitation je serai un chalet de pierres et de bois parce que la-bas dans la montagne les gens sont vrais et les hivers sont blancs.

Si j’étais un des quatre éléments je serai l’eau parce que souvent je glisse et disparais.

Si j’étais un art je serai la danse parce qu’elle est tatouée sur ma peau au côté du vent.

Si j’étais une citation je serai Viens mon beau chat sur mon coeur amoureux « Retiens les griffes de ta patte Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux Mêlés de métal et d’agate », parce que le chat c’est l’autre, c’est moi.

Exercice réalisé dans le cadre de l’atelier d’écriture « les lundis sous la lune »

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Auteur·e

julietirard