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Parce qu'il s'en va... et je viens

mathematiques
©Le Berlinographe

Il s’en va. Dans une semaine il s’en va. C’est court une semaine. Et si long à la fois. Relativité du temps que l’on étire à l’extrême lui et moi. Relativité d’un temps dans un monde qui n’existe qu’entre nous, pour nous, créé une nuit dans la neige. Et comme la neige, le temps file et fond, parce qu’il s’en va. Dans une semaine il s’en va. Une semaine. « Une » c’est rien, c’est court. Mais pourtant des milliers de secondes. Plus long d’un coup. Sauf qu’entre nous le temps n’existe pas. Un monde créé une nuit les pieds dans la neige. Un temps relatif, un autre temps. On ne choisit pas son univers, certes, solaire, mais on peut définir son système. A l’infini.
Notre système, à lui et moi, a comme abscisse un verre de vin rouge, en ordonnée de doux flocons de neige. Un système où la variable temporelle n’est plus la seconde, car une en vaut mille non, mais la caresse. Où les dimensions ne sont plus trois mais cinq, la chaleur de la couette, la douceur de la peau. Un système sans force de gravité, car dans ses bras je suis bien loin du sol. Je flotte. M’élève. Et de là-haut qu’importe qu’il s’en aille.

Je le connais depuis six mille sept cent vingt-deux caresses, nous avons voyagé à plus de mille frissons de hauteur, une éternité à notre échelle. La nôtre.
Il s’en va. Dans un million de frissons il s’en va. Un peu plus loin dans notre système qui ne connaît de limite. La courbe de mes reins danse vers l’inconnu, qui n’est pas vide, loin de là.

Il ne s’en va pas. Dans notre système il ne s’en va pas non. Il va c’est tout.
Tu vas et je vais. Voilà à quoi je pense, à demi nue dans ta couette, te regardant travailler. Tu vas et je vais. Je viens. Dans un système que j’aime définir, avec toi, créateurs sans limite. Tu vas et je viens. Embrasse-moi. Embrasse-moi encore, pour quelques frissons de plus…

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Auteur·e

julietirard

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