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Pourquoi j'ai remis mon manteau d'hiver

capuche

J’ai ressorti mon manteau d’hiver. J’ai ouvert mon placard, je l’ai enlevé de son cintre.
Je l’ai posé sur le dossier du fauteuil, j’ai refermé le placard, je me suis plantée là, face à lui. Mon visage froid, fermé. J’ai ressorti mon manteau d’hiver.
Parce qu’il fait froid. Gris.
Parce que le soleil n’a pas brillé longtemps.
Suffisamment pour me faire sourire, de mes sourires soleils, de ceux que je réserve à ceux qui font battre mon cœur.
Parce que le soleil a brillé, il a même brillé fort. De quoi rougir de coup de soleil. Coup de soleil. Coup de chance. Coup de foudre. Frappant, le plaisir a une étrange façon de se montrer.
Quoiqu’il en soit le soleil s’est couché un soir il y a une semaine, dix jours peut-être, et ne s’est jamais vraiment relevé. Il s’est relevé ailleurs. Il est allé frapper quelqu’un d’autre.
Berlin est sous la pluie. La tempête, la neige, l’ouragan. On a tout eu ces derniers jours. Et moi j’ai ressorti mon manteau d’hiver.
J’ai glissé mes bras dedans, j’ai remonté la fermeture éclair, j’ai pressé les boutons. J’ai accroché les attaches. J’ai même caché mon visage sous sa capuche. Au chaud, serrée dans ce blindage de plumes, plastique, matières inconnues. Parce que le soleil ne brille plus, j’ai ressorti mon manteau d’hiver. Et j’y ai renfermé mon cœur.

Image d’illustration : Simon, licence CC.

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Auteur·e

julietirard

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