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Pourquoi la lumière

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©Le Berlinographe

Je viens du sud. Provence. J’ai grandi à l’huile d’olive et au chlore de la piscine. Et depuis toujours j’entends : ah tu viens du sud, quelle chance, quelle lumière ! Bah euh… Non. Le soleil ouais si vous voulez. Oui le soleil mais la lumière surtout ! Euh… la piscine ? Oui oui la piscine, mais la lumière ! Les cigales ? La lumière. Les pins ? La lumière, cette lumière si particulière du sud de la France. Ok. Si vous le dites. La « lumière ». Pour moi c’est devenu une réflexion de vieux. De vieux nordiste (comptez au-dessus d’Orange pour l’appellation « nordiste »). Oui oui mon vieux, la lumière.

J’ai du vieillir. J’ai emmené Martin dans mon sud. Il est dix-neuf heures, nous filons sur l’autoroute entre Cassis et Aix, nous rentrons de la plage, de la calanque de Port d’Alon, son eau turquoise et ses galets dorés. Et je m’extasie. Oh Martin, cette lumière, quelle lumière ! C’est tellement bon de la revoir. Tu veux dire le soleil Jule non ? Non non, le soleil on l’a à Berlin, non cette lumière là ! Le ciel bleu ? Non ! La lumière. La chaleur dans cette lumière intense, dorée, qui n’écrase pas, ne ternit pas, révèle chaque aiguille de pin, chaque senteur de romarin, chaque olive, chaque morceau de vigne. Cette lumière Martin… Ouais la mer quoi. Non. Ni la mer, ni le ciel, ni le soleil. La lumière. La lumière du Sud…

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Auteur·e

julietirard

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